lundi 14 juin 2010

Il y a des jours ou le monde est un mouchoir de poche et dautres ou je ne vois que l immensitè de cet ocèan qui me separe de vous...En cette periode difficile ou vous etes tous reunis dans lautre continent, j ai le grand regret de ne pouvoir etre a vos cotès pour vous apporter mon soutient, a vous cousins, oncles, tantes. Mais je veux croire que mes plus profondes pensèes vous parviennent...pour vous exprimer toute mon affection.
Je vous envoie tout mon amour...plus fort que ces montagnes et oceans qui nous separent...depuis la Bolivie.
Pensèes...

mercredi 26 mai 2010

Santa cruz et samaipata

Cette semaine, jai quittè lhopital pour rèendosser mon sac a dos, ma maison ambulante et ma vie de nomade pour reprendre la route et decouvrir de nouveaux horizons... Cest en compagnie de Omar, etudiant de psychologie de la fameuse universitè San Franciso Javier de Sucre , poete a ses heures perdu, que jai sautè dans un bus mardi apres midi en direction de Santa Cruz. Omar ma invitè a participè a un festival de poesie ou il allait lui et dautres poetes Boliviens, presenter leurs oeuvres. Le lundi apres midi nous preparions tout le materiel ensemble pour son happening et terminions d editer ses recueils. Le mardi nous partions pour 14 heures de bus a travers les chemins de terres et un paysage incroyablement changeant a lapproche de Santa Cruz. Les paysages rocailleux, secs et les campagnes de la region de chuquisaca laissaient enfin place a une vegetation dense,humide et un climat plus tropical...aux approches de la ville la plus peuplèe et capitaliste de la Bolivie! Santa Cruz jouit dun climat doux en hiver voir chaud et humide pendant la journèe et dun cadre naturel incroyable...
Cest Emma, organisatrice du festival de poesie, avocate et poete, qui ma accueillie dans sa maison, situè dans le tercero anillo ( division specifique a la ville de Santa Cruz) zone residentielle, ou les palmiers et la vegetation dense donne un charme particulier au quartier.
Nous avons partagè la semaine avec elle, Omar et des poetes venant de tout le pays et de tout horizon : Oruro, La Paz, Cochabamba...partageant les soirèes par des lectures dans les ateliers de peintres crucenos, ou dans des bars de la ville. De belles rencontres, avec une jeunesse cultivèe, passionnèe et jouissant dun elan litteraire et creatif qui donne de lespoir pour le futur de la Bolivie...
Cest aussi la bas que jai retrouvè, a la fin de son periple de 8 mois a travers le Chili, largentine, le paraguay, la bolivie, le perou et lequateur...Charly!! mon compagnon de voyage, mon ami, un frere aussi de coeur...Nous avons retrouvè notre complicitè dans cette terre qui nous avait reunit il y a trois mois de cela a Sorata, un petit village de l Altiplano. Charly et moi sommes nèe dans la meme maternitè a Albi a quelques mois de difference et le destin nous a reuni a lautre bout du monde, dans les andes...le debut dune grande amitiè qui a parcouru bien des kilometres ensembles, combien de rires, de rencontres, de paysages, d experiences avons nous vecu tous les deux ! Bonne route charly on se retrouve de lautre cotè du grand bleu!
Le vendredi impatiente de connaitre les alentours de la ville, je me suis echappèe de cette grande babylone pour rejoindre Samaipata, un petit village rupestre,recoin de paradis a 2heures et demie de Santa Cruz...dans la province de Florida,au milieu de la campagne et de ruiseau deau cristaline debouchant sur le fleuve amazonique Pirai. "Samaipata" est un terme Queshua designant un lieu de repos entre les montagnes...Plongèe dans un tout autre paysage, sur les pas du Che Guevara assassinè a quelques heures dici près de Vallegrande a Higuera...
Le commandant continue a vivre a travers les ruelles, la place, les murs de Samaipata..mais la logique capitaliste a tot fait de se saisir de son histoire pour en faire un commerce, les agences touristiques proposent des tours sur les traces du Che a 1000 boliviens, prix equivalent a 100 euros, considerable representant la moitiè dun salaire Bolivien....et surtout scandale dun simbole dantiimperialisme utilisè a des fins contraires...Le Che Guevara aura adoptè toutes les formes ici. il est present sur les murs de toutes les villes, t shirt, tasses, ceintures, pulls, drapeaux....sont vendus a profusion a son efigie et son lieu de mort, sanctuaire des militants et lieu de procesion chaque annèe en hommage a sa mort est devenu un lieu dattraction.
Je nai pas pu mengager sur les chemins de la higuera cette fois ci par faute de temps et par souci deffectuer la route de maniere plus eclairèe par les lectures entamèes a son sujet...
Cest donc sur les pas de l Inca que je me suis engagèe le samedi en compagnie dune famille Bolivienne...nous avons sautè dans un taxi qui nous a amenè par les chemins de terre au sommet dune montagne surlaquelle se trouve EL FUERTE, l un des meilleurs sites archeologiques precolombiens de Bolivie temoignant de la presence des Chanè, Inca et Guarani. El fuerte etait un lieu de ceremonie et de communication avec les dieux. Il a ete ensuite occupèe par la presence espagnole, il est la pierre taillè la plus grande du monde, surlaquelle on peut observer le Puma et le serpent, symboles vènèrès de la culture precolombienne...un lieu plein de mystere ou on imagine facilement, les grandes figures inca assiegèes sur leurs trones triangulaires, surplombant la communautè et les momies dans leurs niches creusèes dans la roche. El Fuerte recoit encore chaque annèes des centaines de pelerins venant rendre hommage au soleil et a la pachamama pour le solscite d hiver, le 21 juin...implorant le soleil avec des chants, des offrandes, et danses...
La Bolivie reserve une richesse incroyable, une diversitè de paysages sublimes et une population qui maccueille tous les jours davantage comme lune des leurs...

mardi 25 mai 2010

...mes petits bonheurs

Ces derniers jours ont ètè tout simplement extraordinaire, en emotions partagèes, en fete, en rencontre, en decouverte...Un concentrè de culture, de danses, damitiè ! La Bolivie m a eu, me voila attrapèe par ses charmes envoutants, par ces moments de partage quelle nous offre, par ses traditions. Meme sil marrive detre agacèe par le manque dorganisation, la competition feminine...et ces petits details qui rendent parfois le travail un peu chaotique, jaime SUCRE, jaime la Bolivie et je suis reelement heureuse de pouvoir savourer tous ces instants ici !!!

Mes petits bonheurs actuels sont simples :

le partage dun repas avec la famille qui ma acceuillie comme une nouvelle enfant...un aji,une gelatine, un poulet picant
les soupes a la cacahuete de Juana, la cholita de la maison
un petit cours de queshua le soir avant de mendormir par Jerson mon petit frere de 10 ans
une petite sieste au soleil a la campagne entre Sylvia et Gonzalo
une danse autochtone sous la lune ou a un concert avec Omar, etudiant de psychologie sucrèen,
une soirèe avec John, Luis et Omar a danser et a refaire le monde
la joie de vivre et lenergie de Pilar, retraitèe barcelonaise, un vrai soleil a lhopital !
la fete du mercredi a lhopital avec les patients et ses nombreuses chansons
les poesies de Hugo Montero un poete oublièe de lhopital, et son sourire quand il me voit
Les moments partagès avec Alfredo postrè sur son lit et son sourire
Une poignèe de main avec San Juan de Dios, un patient muet du service de geriatrie...et son sourire !
la saveur dun licuado de platano au marchè central ou dune linasa au poste du parc bolivar
le partage avec la population sucreense dans ses rues, ses kiosques, ses marchès, ses bars...leurs chaleurs, leur affection, leurs luttes


et tout ces sourires...que je voudrai tant pouvoir vous transmettre depuis ce petit recoin du monde!!

dimanche 16 mai 2010

brindamos !

S il y a une chose qui me manquera de la Bolivie, ce sont ses multiples boissons vendues par les cholitas dans la rue...

Le mocochinchin :boisson dans lequel beigne une petite peche sechèe, legerement sucrèe...

La linaza....boisson blanche tres rafraichissante, qui aiderait a combattre les problemes d estomac, les cancers, les maladies cardiovasculaires et le diabete. Bon pour le systeme nerveux et energetique excelent curatif !

Les licuados : milk shake, de Papaye, Mangue, Kiwi, Banane, Tumbo, Maracuya....etc miam !!!

Le tojori et le api : boissons a base de mais, le tojori est servi chaud et sucrè avec les morceaux de la cereale ramoli, il est jaune, le api est la meme chose mais fait a base de mais mauve et sans les morceaux....(celui ci ne me manquera pas !) il est souvent consommè dans les marchè ou aux postes de cholitas dans la rue, accompagnè du Bunuel ou dun pastel, sortent d oreilles au fromage gonflèes. Miam!

El mate de coca : infusion de feuille de coca, permet de remedier au mal de l altitude, et aux maux d estomac.

et puis la plus enigmatique... LA CHICHA , La chicha de mais est un vrai phenomene en Bolivie et accompagne souvent les soirèes des boliviens a Sucre. Cest une boisson blanche et rafraichissante generalement peu alcoholisèe.Elle tient ses origines de la civilisation incaico et est considèe comme l elixir des inca. Elle etait utilisèe inicialement pour des rituels a la pachamama et autres fetes traditionnelles. Les inca pensaient quelle avait le pouvoir de reinstaurer lequilibre chez l etre humain.

Boisson de la vallèe de Cochabamba, cest une boisson fermentèe quelques jours ou enterrèe des annèes selon le degrè d alcohol souhaitè, après un long processus de fabrication un peu particulier hehe ames sensibles s abstenir ! Le Mais etait generalement mastiquèe longuement par les femmes les plus jeunes de la communautè, la salive transformait l amidon de mais en sucre et le jus extrait de ce procèdè puis fermentè, a entendre la salive et le jus de mais, donnait cette boisson populaire et traditionnelle particulierement consommèe dans la region de Chuquisaca ( sucre) et de Cochabamba, Oruro et la Paz. Je vous ai saliver?...Il est tout de meme fort a parier que la Chicha actuelle connait un autre procèdè defabrication !

Le president Evo Morales qui se decrit lui meme en ces mots grand hèros de l antiimperialisme a declarè : "il vaut mieux boire de la chicha que du coca cola !"

vendredi 7 mai 2010



"est ce que tu crois que jai une ame?" m a demandè un patient aujourd hui...drole de question et pourtant...en traversant le service de geriatrie jai parfois limpression que certains corps ont ètè deshabitè, comme la fuite dun esprit en souffrance ou dans loublie. Les corps inanimès de certains patients...avachis sur le sol comme des masses informes est le spectacle quotidien quoffre la Cuarta Mixta. Le seul pavillon ou hommes et femmes sont reunis, comme si a un certain stade de la maladie ces etres humains etaient depouillès de leurs genre... La dignitè et lintimitè perdent de leur sens pour disparaitre...L unitè est dedièe aux patients agès....qui viennent finir leur vie ici, après parfois 30 ans voir 60 ans pour certains de vie institutionnelle. Ceux sont les patients dit hautement dependants qui ont sombrè depuis longtemps dans ce qui sappelle dans le jargon psychiatrique la chronicitè de la maladie...le point de non retour suivant la decompensation plongeant le patient dans une apathie totale ou un etat stationnaire sans grand espoir devolution ou de retour a la santè mentale....Cet etat la a tendance a generer chez le personnel soignant, la baisse des objectifs, la reduction des motivations au travail, la routine, et la chronicitè des taches...le quotidien devient mortiphere, on lave les corps comme on arrose des plantes, certains professionnels cessent de parler aux patient postrès, repondant au mutisme par le mutisme...


A la maladie mentale, se rajoute l handicap physique parfois produit dun systeme de santè defaillant. A la cuarta mixta, il y a cet homme sans bras, dont le bonnet enfoncè jusquau nez cache deux cavitès vides...un autre homme amputès des jambes se traine sur le sol...celestine, incontinente, se balade les fesses a lair suppliant en un langage qui lui est propre la premiere blouse blanche de laider a se laver....Et puis au milieu de la cour des miracles, il y a Hugo Montero, bien connu du cercle literaire de SUCRE, un poete delaissè, un Antonin Artaud a qui nous avons redonnè la voie et qui nous ecrit des sonnets...Ses vers nous parlent de lodeur des couloirs, des gemissements des patients...Hugo Montero est un homme de lettre, tres attachant, est dune extreme luciditè sur sa condition, on se demande parfois le pourquoi du comment, cet homme est arrivè entre ces murs ou la poesie est son unique issue de secours.

Il ya aussi Justino, un ancien percussionniste de Potosie, qui a sa passion dans la peau ( son groupe de musique est tatouè sur son bras)...Justino tapote la table tous les jours, imperturbable comme sil revivait les batukadas de sa jeunesse. Nous lui avons donnè deux quilles de boies, et il nous a donnè la mesure...dautres ont suivis, entourès sa table,...un peu de vie au milieu du service...et quelques sourires sur les visages....Les ames tout a coup ont rehabitè les corps et nous a donnè un autre souffle pour amener un peu de couleur a leur quotidien.

De ce premier constat, Alejandro, etudiant de psychologie bolivien qui maccompagne au quotidien, ma proposè de partir a la decouverte de son association GYM, premiere en Bolivie, a proposer une reflexion et des interventions de musicotherapie. De cette rencontre est nè un projet. A prèsent, chaque mercredi, le service prend de nouvelles couleurs ou ballons de baudruches se melangent a une samba et aux decouvertes sonores...les balons et les oeufs musicaux sadaptent a chacun de nous sans jugement, la maladie et l handicap disparaissent pour laisser place a l etre....


dimanche 25 avril 2010

aqui me quedo, que loco !






Je pose donc mon sac a dos a SUCRE...ville de 300 000 habitants environs, toute de blanc vetue, comme un morceau de sucre, au climat doux et tempèrè...au coeur dun endroit un peu different, un peu FOU, mais une vrai auberge espagnole ou chacun apporte un peu de ce quil sait...et dans lequel les cultures, les idèes, les personnalitès en tout genre se melangent pour servir un succulent et deroutant Licuado ( milk cheak) aux saveurs explosives.

Le Che Guevara, qui a choisi la Bolivie, pour y planter les graines de sa revolution, disait quon ne connait jamais aussi bien un pays qu en entrant dans ses hopitaux a la rencontre de ses malades...Cest donc aux portes de L Institut National Psychiatrique Gregorio Pacheco de San Juan de Dios de SUCRE que jai decidè daller frapper,afin de mieux connaitre les veines ouvertes de l Amerique Latine de linterieur et d offrir eventuellement mes services de jeune educatrice en herbe...Il sagissait evidement daller a la rencontre d un systemen de santè bien different de mon pays, de remettre en question mes acquis et de bousculer sans doute mes reperes...de s adapter aux contingences dune politique dont la prioritè nest pas la santè mentale et de mintegrer a une nouvelle equipe avec ses methodes, sa culture...etc



Cest le frere Julio, espagnol et installè a Sucre depuis une quinzaine dannèe qui dirige l institution, qui m a accueilli les bras ouverts en me proposant un volontariat en echange dun logement et des repas...Le lendemain de ma visite, j abandonnai ma chambre de pension et ma vie de nomade pour me sendentariser un temps a Sucre dans la maison des volontaires de San Juan des Dios. Le frere Julio me remettait les clefs de ma chambre avec vue sur le jardin de l institut.


Maintenant un peu d histoire...L institut Gregorio Pacheco a ete fondèe en 1884 grace a la donation du president de la republique qui a donnè son nom a l hopital. L Hopital etait alors destinè aux malades mentaux de tout le territoire bolivien avec une capacitè iniciale daccueil de 50 patients...pour 350 lits actuellement, qui comprenent 140 femmes et 230 hommes. Sa notoriètè nationale a donnè aussi une reputation aux habitants de Sucre qui sont souvent traitè de fou a lexterieur de la region !!(confidense dun etudiant de psychologie) L hopital est situè a cotè du Parc Bolivar et de la Cour Judiciaire ou a ètè signè recement la nouvelle constitution du pays, sur la place : Aniceto Arce, un edifice magnifique reseemblant a un palais colonial, entourant un magnifique jardin darcades blanches...




L hopital est divisè en pavillon comprenant les urgences psyquiatriques et d autres unitès ou les patients sont repartis selon la gravitè de leurs troubles et selon la chronicitè de leur pathologie. Une unitè de geriatrie est reservèe aux patients agès dont la mobilitè et la maladie les rend severement dependant du personnel soignant. Un pavillon est aussi reservè aux Ateliers occupationnels comprenants differents modules : alphabetization, ceramique, fabrication de chaussures, tissage, art plastique et musico therapie gèrè par des moniteurs ou stagiaires en derniere annèe de psychologie- Lequipe est pluridisciplinaire et comprend psyquiatres, medecins, infirmiers, psychologues, moniteurs, jardiniers, cuisiniers...etc




L objectif principal de linstitut est d offrir prevention et accueil integral aux patients souffrants de troubles psychopatholiques divers ( psychose, autisme, toxicomanie, depression, deficience mentale...) necessitant un internement temporaire ou un accompagnement continue . L Institut doit aussi etre un tremplin a travers les differentes activitès, certaines remunèrèes, pour la reinsertion sociale des patients souvent en marge du circuit ordinaire.

Voila maintenant près d une semaine que j ai revetu ma blouse et mon pantalon blanc...Jusque la l idèe de travailler en Blouse blanche ne menthousiasmait guere, l uniforme pouvant etre parfois l occasion de construire une barriere fictisse entre le patient et la figure dautoritè quelle represente. Cependant, etant donnè l etat de mes vetements abimès par mon periple, elle a ètè largement la bienvenue. La blouse blanche ma aussi permis detre identifièe par les patients a mon arrivèe comme faisant partie integrante de l equipe.



L equipe ma accueilli les bras ouvert et quatres volontaires espagnols avec lesquelles je partage mon quotidien, mont rapidement adoptè. Pilar medecin et dentiste retraitèe depuis quelques mois et son mari Jose Maria avocat de formation sont originaires de Barcelone, Julio Cesar, infirmier et maitre de conference est de Leon... Nous partageons la maison avec les medecins residents internes et trois patientes de linstitut qui sont sur la voie de lautonomie....Cest l occasion de partages et de discutions a nen plus finir, dans un couloir, autour dun repas, dans une chambre...ou lors dune visite des alentours de SUCRE...



Experience riche en decouverte et emotion...une immersion totale dans le monde si particulier de la Psichiatrie...ou les difficultès dun tel milieu rencontre les limites dun pays un peu a l abandon...

Jai dediè ma premiere semaine a lobservation des methodes de travail des professionnels et a la rencontre avec les patients... Jai ete surprise par la sereinitè apparente des lieux et par la tranquilitè des patients...que jattribue a plusieurs facteurs, notament aux traitements peu adaptès pour cause d un cout trop elevè des medicaments de derniere generation utilisès actuellement en Europe.




Malgrè la bonne volontè du personnel soignant et son experience, un environnement privilègiè, je remarque toutefois quelques ombres au tableau...l usage de contentions physiques notament celle des menottes dans les urgences pour les patients les plus difficiles, l existence de chambre d isolement sans ouverture ou le lit est clouè au sol, le manque evident de connaissances sur la pathologie mentale ou la toxicomanie du personnel educatif ou sanitaire (infirmiers). La carence affective des patients, non pas de la part de lequipe mais du fait de labandon familial pour manque dinformation sur la maladie de la personne en situation d handicap, le rejet de la sociètè pour incomprehension, le manque de ressource economique pouvant permettre le maitien de la personne a domicile, et evidement facteur de tout le reste: le manque d interet manifeste des politiques pour ce secteur de la santè qui ne donne aucune autre option ou alternatives que l hospitalisation complete en milieu psychiatrique.


Les urgences psichiatrique recoivent des patients pour cause d intoxication ou decompensation liè a l usage de drogue ( marihuana en premier lieu et pate basique de cocaine ou cloridrate de cocaine...) Ces dernieres annèes le chiffre d hospitalisation pour ce motif a subi une sensible augmentation. La prevention des drogues est quasiment inexistente en Bolivie qui se place pourtant a lechelle mondiale comme le troisieme pays cultivateur de feuille de coca et l un des premiers consommateurs de marihuana...La commercialisation illegale continue a progresser et a faire de nouveaux addicts...un probleme de sociètè touchant aujourdhui toutes les tranches de la sociètè et qui pourtant na trouvè aucune autre reponse que lhopital psyquiatrique peu informè et equipè pour recevoir ce type d usager......malgrès la confrontation de nouvelles conditions de travail et le constat de limites posèes par un contexte politique et economique, l opportunitè de travailler dans un tel lieux est pour moi une occasion incroyable daffiner ma pratique et de connaitre une autre realitè sociale. Autant dire que je suis ravie du tournant que prend mon voyage !



Je commence dès demain a occuper mon poste dans le pavillon geriatrique dediè au patients les plus dependants le matin et dans le pavillon des ateliers occupationnels les après midi ou jencadrerai les groupes des differentes unitès.
















a suivre.....

mardi 20 avril 2010

de Lima a Sucre...


Whipala


Cest après un periple de Quatre mois a travers l Amerique Latine que je decide de poser mon sac a dos a SUCRE, berceau de lindependance, capitale constitionnelle de la Bolivie. Un pays et une ville chargèe dhistoire...

Avant de rejoindre l Argentine je decide de faire quelques haltes sur le chemin, en partant de Lima plus de 80 heures de bus mattendent…les au revoir avec Quique, Alfredo, Charly...et me voila assise dans le bus qui mamenera a Arequipa au Perou, ou je voulais aller Saluer une derniere fois Josè Lonlon, un jeune peruvien, professeur de science politique et militant communiste que javais reencontré pendant mon voyage. La place des armes a Arequipa est animè ce jour la par une manifestations de mouvements indigenes, guevaristes, socialistes reunis pour une meme cause , la Mine de tia maria aux abord dArequipa contaminant les terres des paysants et nuisant a la santè des habitants. Un manifestant brandissant la Whipala ( drapeau indigene)…. Partisant du parti de Pizango, un indien lutant pour un regime pluriel. Il me raconte lhistoire de sa famille dont plusieurs membres souffrent de cancer causès par la contamination des eaux…. Faustino lutte pour la fermeture de la mine de Santa Maria et pour un pouvoir pluridiscplinaire ou toutes les tranches de la population peruvienne serait representè, la zone de la cordillere, zones amazoniques, et campagnes…oubliè par le gouvernement d Alan Garcia, l actuel president. Un repas partagè avec Josè le soir, me permet de mieux saisir les enjeux politiques et la situation economique du pays. Je saute dans un autre bus en direction de Desaguadero la frontiere separant la Bolivie et le Perou...les souvenirs de ces derniers mois se melangent, me voila de retour sur la route, en voyageuse solitaire, sans les fou rires de Charly, un frere, un ami rencontrè sur la route, dont la complicitè peut depasser nimporte quel ocean.

Jarrive le matin tot a Desaguadero, une file de gens s amassent deja aux portes de la douane, les nuits sont glaciales sur l altiplano, jachete un bonnet de laine et m asseois au poste dune vieille dame pour me rechauffer et me preserver des maux de latitude avec un mate de coca…
Ma route continue au petit matin jusqua la Paz…une ville incroyable logèe au creux de la cordillere,a 3800 metres dattitude sur les flancs de la montagnes…la ville la plus haute du monde. A la Paz, les femmes sont coiffès des deux longues tresses noires, comme dans la cordillere au Perou et portent en majoritè le chapeau melon et des jupons gonflès, colorès ou noir...elles sont appelès les Cholitas, nom qui peut avoir parfois une connotation pejorative selon les regions. La plus part dentre elles sont commercantes et tiennent des petits kiosques qui bordent pratiquement toutes les ruelles principales du centre de la Paz, dans lesquels on peut trouver, bonbon, pains, cigarettes, fruits secs et objets insolites...




Je repasse au Carretero ou je m etai arrètè il y a un mois et demi, repere des mochileros, backpackers, voyageurs a sac a dos.
Je erre dans les rues de la Paz...et je rejoind le marchè des sorcieres...ou des petites boutiques dartisanats attirent de nombreux touristes.Au bout de cette rue, des vieilles dames marquèes par l age et le climat rude de la region, vendent des remedes de tout type et pour tous les problemes...pour vous medames qui navez pas trouvez lamour de votre vie, une huile vous lamene dans les jours qui suivent, cierges, cartomansie, herbes, et offrandes a la pachamama...Jai achetè a une de ces dames un palo santo et une infusion a base de cola de caballo et je ne sais plus quel ingredient naturel traitant les problemes de rein !! affaire a suivre !


J ai continuè mon chemin et aux proximitès de la cathedrale san francisco, un homme agè sagitait brandissant un journal…je masseois pour ecouter son discours, cest un paysan, militant, qui nest pas pour autant en faveur du MAS le parti politique d Evo Morales…sa lutte me rappele ma conversation avec Faustino au Perou

Le lendemain, je repars en direction de SUCRE, vers l Est, dans la region de Chuquisaca, ville constitutionnelle de Bolivie qui a perdu le siege de la gourvernance dans une guerre contre la Paz . Le voyage dune capitale a lautre dure 12 heures. Sucre lillustre et heroique SUCRE…a mon arrivèe, fatiguèe, je pars quand meme a la recherche du marchè me promettant un petit dejeuner populaire. Cest la que je me confronte a de nouvelles saveurs, celle du Tojori, un liquide epais jaune de Mais dans lequel la cereale ramolli baigne dans lattente dun estomac qui voudra bien le manger…le mien se rappelle encore de cette rencontre. Le Tojori ressemble au Api , jus de mais mauve, très apprèciè en general par les Boliviens. Serais je assez osèe pour gouter au repas de midi,aux Mandongo, plat typiquement sucrean ? (tripes de porc) je doute...







Le lendemain, avant de partir de Sucre, je fais un petit passage a la feria de Tarabuco qui a lieu chaque dimanche sur la place du village. Tarabuco se trouve a une heure de la ville. Sa petite communautè indigene est connue pour certains episodes sanglants de lhistoire de lindependance. Les recits racontent que du haut de leurs montagnes les tarabuquenos auraient tendu un piege aux milices espagnoles, couvrant les rochers de leurs ponchos colorès, ils auraient provoquè un eboulement frappant et decimant une partie des soldats de la couronne. Les indiens avaient pour habitude de depouiller l ennemi et de lui arracher le coeur pour le devorer ensuite ¡ Jai ete aspirè par ce petit village pitoresque conservant plus qu ailleurs ses traditions vestimentaires…grands ponchos colorès tissès a la main par ses habitants, casques noirs ornès de perles et de laines….Mais il y a un an, un drame a eu lieu aux portes de la maison de la libertè face a la place du 25 Mai, a Sucre. Des etudiants de la ville, ont trainè de force des paysans tarabuquenos sur le sol, les ont frappè et deshabille, une humiliation, un drame traduisant encore une fois la discrimination et la haine entretenu par les gens de la ville pour les paysans...L annonce de cet evenement ma terriblement troublè après avoir passè deux jours aupres de cette population qui ma accueilli si genereusement...mais daprès l avis des syndicats etudiants communistes et de l opposition cet acte criminel aurait ètè perpetrè par le MAS mouvement d Evo Morales afin de donner plus de poid au parti et d alimenter la haine des paysans envers les habitants de Sucre...La guerre entre La Paz et Sucre est loin dètre terminèe...

Apres avoir fait le tour des etalages d artisanat, je meloigne un peu des sentiers battus... Assise a la sortie du village, je contemple la campagne paisible...et observe les rares passages de troupeaux de moutons accompagnè de leur bergers... Cest la que je fais la connaissance de paysanes qui rentraient a leur village, avec lesquelles jai marchè pendant des heures sous un soleil plombant...mastiquant les feuilles de coca et tentant de communiquer en vain...ces femmes ne parlaient que Queshua, meme mes questions les plus basiques nont pu trouver aucune reponse...pourtant ce fut un grand moment de communion et de partage, au dela des mots et de nos cultures diametralement opposèes...au beau milieu d un paysage somptueux.

Le lendemain, de Tarabuco , jai rejoind Puka Puka, une autre petite communautè vivant a une heure et demie de la...un chemin de terre ma menè jusquau tout petit village ou jai ètè accueillie a merveille par son ecole. Une poignèe denfant ma fait visiter sa salle de classe sur les mur desquelles, des phrases en queshua etait inscrites et le TATA dessinè...Linternat etait en construction, les enfants venant de maisons isolès, a quelques heures de marche, sont logès par les familles de Puka Puka...lentraide existe encore au sein de ces communautès qui fonctionnent toujours a travers le troc et lechange de service. Ce jour la un championat de foot etait organisè, jai ete chaleurement invitè a y participer...

a suivre...