mardi 20 avril 2010

de Lima a Sucre...


Whipala


Cest après un periple de Quatre mois a travers l Amerique Latine que je decide de poser mon sac a dos a SUCRE, berceau de lindependance, capitale constitionnelle de la Bolivie. Un pays et une ville chargèe dhistoire...

Avant de rejoindre l Argentine je decide de faire quelques haltes sur le chemin, en partant de Lima plus de 80 heures de bus mattendent…les au revoir avec Quique, Alfredo, Charly...et me voila assise dans le bus qui mamenera a Arequipa au Perou, ou je voulais aller Saluer une derniere fois Josè Lonlon, un jeune peruvien, professeur de science politique et militant communiste que javais reencontré pendant mon voyage. La place des armes a Arequipa est animè ce jour la par une manifestations de mouvements indigenes, guevaristes, socialistes reunis pour une meme cause , la Mine de tia maria aux abord dArequipa contaminant les terres des paysants et nuisant a la santè des habitants. Un manifestant brandissant la Whipala ( drapeau indigene)…. Partisant du parti de Pizango, un indien lutant pour un regime pluriel. Il me raconte lhistoire de sa famille dont plusieurs membres souffrent de cancer causès par la contamination des eaux…. Faustino lutte pour la fermeture de la mine de Santa Maria et pour un pouvoir pluridiscplinaire ou toutes les tranches de la population peruvienne serait representè, la zone de la cordillere, zones amazoniques, et campagnes…oubliè par le gouvernement d Alan Garcia, l actuel president. Un repas partagè avec Josè le soir, me permet de mieux saisir les enjeux politiques et la situation economique du pays. Je saute dans un autre bus en direction de Desaguadero la frontiere separant la Bolivie et le Perou...les souvenirs de ces derniers mois se melangent, me voila de retour sur la route, en voyageuse solitaire, sans les fou rires de Charly, un frere, un ami rencontrè sur la route, dont la complicitè peut depasser nimporte quel ocean.

Jarrive le matin tot a Desaguadero, une file de gens s amassent deja aux portes de la douane, les nuits sont glaciales sur l altiplano, jachete un bonnet de laine et m asseois au poste dune vieille dame pour me rechauffer et me preserver des maux de latitude avec un mate de coca…
Ma route continue au petit matin jusqua la Paz…une ville incroyable logèe au creux de la cordillere,a 3800 metres dattitude sur les flancs de la montagnes…la ville la plus haute du monde. A la Paz, les femmes sont coiffès des deux longues tresses noires, comme dans la cordillere au Perou et portent en majoritè le chapeau melon et des jupons gonflès, colorès ou noir...elles sont appelès les Cholitas, nom qui peut avoir parfois une connotation pejorative selon les regions. La plus part dentre elles sont commercantes et tiennent des petits kiosques qui bordent pratiquement toutes les ruelles principales du centre de la Paz, dans lesquels on peut trouver, bonbon, pains, cigarettes, fruits secs et objets insolites...




Je repasse au Carretero ou je m etai arrètè il y a un mois et demi, repere des mochileros, backpackers, voyageurs a sac a dos.
Je erre dans les rues de la Paz...et je rejoind le marchè des sorcieres...ou des petites boutiques dartisanats attirent de nombreux touristes.Au bout de cette rue, des vieilles dames marquèes par l age et le climat rude de la region, vendent des remedes de tout type et pour tous les problemes...pour vous medames qui navez pas trouvez lamour de votre vie, une huile vous lamene dans les jours qui suivent, cierges, cartomansie, herbes, et offrandes a la pachamama...Jai achetè a une de ces dames un palo santo et une infusion a base de cola de caballo et je ne sais plus quel ingredient naturel traitant les problemes de rein !! affaire a suivre !


J ai continuè mon chemin et aux proximitès de la cathedrale san francisco, un homme agè sagitait brandissant un journal…je masseois pour ecouter son discours, cest un paysan, militant, qui nest pas pour autant en faveur du MAS le parti politique d Evo Morales…sa lutte me rappele ma conversation avec Faustino au Perou

Le lendemain, je repars en direction de SUCRE, vers l Est, dans la region de Chuquisaca, ville constitutionnelle de Bolivie qui a perdu le siege de la gourvernance dans une guerre contre la Paz . Le voyage dune capitale a lautre dure 12 heures. Sucre lillustre et heroique SUCRE…a mon arrivèe, fatiguèe, je pars quand meme a la recherche du marchè me promettant un petit dejeuner populaire. Cest la que je me confronte a de nouvelles saveurs, celle du Tojori, un liquide epais jaune de Mais dans lequel la cereale ramolli baigne dans lattente dun estomac qui voudra bien le manger…le mien se rappelle encore de cette rencontre. Le Tojori ressemble au Api , jus de mais mauve, très apprèciè en general par les Boliviens. Serais je assez osèe pour gouter au repas de midi,aux Mandongo, plat typiquement sucrean ? (tripes de porc) je doute...







Le lendemain, avant de partir de Sucre, je fais un petit passage a la feria de Tarabuco qui a lieu chaque dimanche sur la place du village. Tarabuco se trouve a une heure de la ville. Sa petite communautè indigene est connue pour certains episodes sanglants de lhistoire de lindependance. Les recits racontent que du haut de leurs montagnes les tarabuquenos auraient tendu un piege aux milices espagnoles, couvrant les rochers de leurs ponchos colorès, ils auraient provoquè un eboulement frappant et decimant une partie des soldats de la couronne. Les indiens avaient pour habitude de depouiller l ennemi et de lui arracher le coeur pour le devorer ensuite ¡ Jai ete aspirè par ce petit village pitoresque conservant plus qu ailleurs ses traditions vestimentaires…grands ponchos colorès tissès a la main par ses habitants, casques noirs ornès de perles et de laines….Mais il y a un an, un drame a eu lieu aux portes de la maison de la libertè face a la place du 25 Mai, a Sucre. Des etudiants de la ville, ont trainè de force des paysans tarabuquenos sur le sol, les ont frappè et deshabille, une humiliation, un drame traduisant encore une fois la discrimination et la haine entretenu par les gens de la ville pour les paysans...L annonce de cet evenement ma terriblement troublè après avoir passè deux jours aupres de cette population qui ma accueilli si genereusement...mais daprès l avis des syndicats etudiants communistes et de l opposition cet acte criminel aurait ètè perpetrè par le MAS mouvement d Evo Morales afin de donner plus de poid au parti et d alimenter la haine des paysans envers les habitants de Sucre...La guerre entre La Paz et Sucre est loin dètre terminèe...

Apres avoir fait le tour des etalages d artisanat, je meloigne un peu des sentiers battus... Assise a la sortie du village, je contemple la campagne paisible...et observe les rares passages de troupeaux de moutons accompagnè de leur bergers... Cest la que je fais la connaissance de paysanes qui rentraient a leur village, avec lesquelles jai marchè pendant des heures sous un soleil plombant...mastiquant les feuilles de coca et tentant de communiquer en vain...ces femmes ne parlaient que Queshua, meme mes questions les plus basiques nont pu trouver aucune reponse...pourtant ce fut un grand moment de communion et de partage, au dela des mots et de nos cultures diametralement opposèes...au beau milieu d un paysage somptueux.

Le lendemain, de Tarabuco , jai rejoind Puka Puka, une autre petite communautè vivant a une heure et demie de la...un chemin de terre ma menè jusquau tout petit village ou jai ètè accueillie a merveille par son ecole. Une poignèe denfant ma fait visiter sa salle de classe sur les mur desquelles, des phrases en queshua etait inscrites et le TATA dessinè...Linternat etait en construction, les enfants venant de maisons isolès, a quelques heures de marche, sont logès par les familles de Puka Puka...lentraide existe encore au sein de ces communautès qui fonctionnent toujours a travers le troc et lechange de service. Ce jour la un championat de foot etait organisè, jai ete chaleurement invitè a y participer...

a suivre...